François MORELLET (né en 1926).


Sérigraphie originale de François MORELLET réalisée en 1962.
Lithographie numérotée 160/300
S ignée au crayon en bas à gauche
Titre : Répartition aléatoire de 40 000 carrés
T aille: 80 x 80 cm
État: légères traces de pliures en bas à droite.

Prix: 200 euros.

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Né en 1926 à Cholet, François Morellet est à l'origine concepteur de landaus et peint en amateur durant ses loisirs.
Après une courte période figurative, il parvient à l'Abstraction en 1950 sous l'influence de Pierre Dmitrienko (1925-1974) : il pratique alors une peinture très dépouillée, bientôt marquée par l'exemple de Mondrian.
Dès 1952, il adopte un langage géométrique composé de formes simples, lignes, carrés, triangles, assemblées dans des compositions élémentaires bidimensionnelles, qui jouent avec un nombre restreint de couleurs, posées en aplats et sans facture apparente.
Ces œuvres sont surtout exécutées d'après un système : marqué par l'art de Max Bill et les entrelacs de l'Alhambra de Grenade, Morellet entend contrôler le processus de la création et démystifier la conception romantique de l'art et de l'artiste ; il justifie chacun de ses choix par un principe établi au préalable, qui peut aller jusqu'à faire intervenir le hasard dans l'attribution des différentes composantes du tableau.
L'œuvre d'art, pour François Morellet, ne renvoie qu'à elle-même et son titre indique la règle de jeu qui a présidé à son élaboration. Jusqu'en 1960, il établit les différents systèmes d'arrangement des formes qu'il emploie (superposition, fragmentation, juxtaposition, interférences…), en créant notamment sa première " trame ", un réseau de lignes parallèles noires superposées selon un ordre déterminé.
Il est ensuite, de 1961 à 1968, l'un des protagonistes de l'art cinétique avec le G.R.A.V. (Groupe de Recherche d'Art Visuel), qu'il a fondé avec cinq autres artistes. Il participe également au mouvement international de la Nouvelle Tendance. Il cherche dans ce contexte à créer un art expérimental qui s'appuie sur les connaissances scientifiques de la perception visuelle et qui soit élaboré collectivement.
En 1963, François Morellet commence à utiliser des tubes de néon en s'appuyant sur les qualités spécifiques de ce matériau (intensité de l'éclairage, allumage instantané, fabrication impersonnelle).
Après 1970 débute pour lui une troisième période marquée par la création d'œuvres de plus en plus dépouillées, qui jouent avec leur support et l'espace qui les environne. Il réalise alors un grand nombre d'intégrations architecturales, qui attestent sa parfaite maîtrise dans le maniement des formes et leur adéquation parfaite avec l'architecture.
François Morellet - qui, dès l'abord, s'est distingué par ses préoccupations de l'Abstraction géométrique traditionnelle - reste le seul créateur français appartenant à cette tendance à pouvoir se mesurer avec les artistes américains du Hard Edge, de l'Art minimal et conceptuel, dont il a largement devancé les propositions.
Chaque œuvre de François Morellet est à la fois le résultat d’un systématisme (l’œuvre résultant de l’application d’un système pré-défini, énoncé au moins en partie dans le titre) et du hasard (puisque la proposition est une des possibilités de l’application de ce système).
Au moment où l’interactivité, la participation du spectateur, l’aléatoire…, sont à la mode, François Morellet n’apparaît pas simplement comme un précurseur. Il apparaît aujourd’hui comme un des rares artistes qui savent faire de ces règles du jeu autre chose que des procédés : des moyens de création d’œuvres originales et vivantes, tout en étant compréhensibles et exigeantes.


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