Maurice CAHOURS
1889/1974



"Si toutes ces grèves que l'ami Roussard m'a vendues étaient mises bout à bout celà ferait une belle côte d'or." hm cahours
HENRI MAURICE CAHOURS

Peintre. Paris (13°) 2 juillet 1889 - Cagnes-sur-Mer 21 décembre 1974.

Il fréquentait les Beaux-Arts d’Amiens, en même temps que le lycée ; il termina ses études à Lille.
Arrivé sur la Butte en 1911, il a habité la Maison de Mimi Pinson (auj. emplacement du château d’eau, rue du Mont Cenis), et se consacra désormais à la peinture.
Durant la guerre, il servit au 8e Chasseurs à pied (126e R.I.).
Et en 1916, Cahours se maria, par procuration, avec Hélène, fille du sculpteur Frédéric Debon.
Après la guerre, le couple s’installa rue Berthe, dans le studio de Pissarro, et fit alors connaissance avec tous les peintres de la Butte ; c’était aussi l’année du début de ses séjours à Douarnenez.
Cahours participa au Salon des Artistes Français en 1920, deux ans plus tard aux Indépendants, il continua ses envois jusqu’en 1942.
La galerie Terrisse lui organisa une exposition en 1923, ainsi que la galerie Georges Petit, dirigée par André Schœller, en 1930 et 1931. Il exposa dans de nombreuses villes de province jusqu’en 1942, année du décès de sa femme, il cessa alors de montrer ses œuvres pendant plusieurs années.
Il était cependant présent à l’exposition itinérante “Montmartre en Alger”, en 1948, organisée par Madeleine Horst, avec les peintres, anciens et récents, de la Butte, qui se renouvela en 1951, sous le titre “Montmartre de jadis à aujourd’hui”.
On le trouvait au 19, rue Gabrielle, au moins jusqu’en 1939, dans un grand atelier. Dans les années 20, Maurice Cahours fut nommé directeur des Beaux-Arts de la Commune Libre du Vieux-Montmartre.
A ce titre, il a été associé à la création de la cité dite “Montmartre aux Artistes”, au 189 de la rue Ordener. Le succès venu, il s’installa dans la maison-atelier du 2bis, rue Cortot ; cette adresse figure dans le catalogue du Salon des Indépendants, où il exposa, en 1928, deux œuvres “les Brûleurs de goémon (Notre-Dame de la Joie)”, et “Bénédiction de la mer à Douarnenez”, ainsi que dans celui du Salon des Artistes Français en 1930, où il présenta deux vues de Pouldavid. Peintre dans la lignée de Marquet, il s’était consacré aux marines bretonnes ; il avait acheté, vers 1955, une maison aux Petites Dalles, en Normandie, là où Monet avait séjourné en 1880.
Il a peint aussi les vieilles rues de Montmartre.
Le père Cahours, grand, légèrement courbé, la casquette de marin vissée sur une tête aux traits anguleux, et l’œil malicieux, aimait appeler l’ami de rencontre “mon fils”.
C’était une des figures marquantes du Montmartre de l’après-guerre, ami de Labric, de Clochette, de Pomme, habitué de chez Barbe, copain de Derain, de d’Esparbès, de Favrel et de tous les personnages hors série que Montmartre semblait attirer dans les années 50.

Le 13 décembre 1965, il s’était remarié avec Albertine Perrier (née le 4 avril 1926, décédée le 10 juin 1994), qu’il avait connu au “Grenier”, chez Fred Bretonnière ; elle se faisait appeler Catherine ; celle-ci afin de préserver une santé mise à mal dans les caboulots de la Butte, le poussa à se retirer dans le Midi. Il transforma l’ancienne prison de l’Evêché de Vence, construite au XVe siècle, en atelier, où il continua à peindre, dans la même tonalité, des marines de Bretagne.
Chaque année, en septembre, de retour de Normandie, il faisait halte sur la Butte pour vendre aux amis et aux marchands, les marines peintes sur les rivages de l’Atlantique et de la Manche. Il s’éteignit à Vence en fin 1974, à l’âge de 85 ans, et non en 1954, date que la plupart des annuaires s’obstinent à mentionner.
En fin d’année 1976, le Musée château de l’Emperi à Salon-de-Provence a présenté une rétrospective, avec un livre, texte d’Angelo Mistrangelo, grâce au marchand turinois Pirra, qui l’avait pris en contrat en 1972 ; celui-ci a édité trois livres sur le peintre, et organisé au Musée de Montmartre une rétrospective (1987), Parisot étant commissaire.

Cahours a gravé à l’eau-forte 16 planches, réunies en un portofolio, sous le titre de Breiz-Izel (Basse Bretagne), pour lequel Marcel Aymé écrivit un texte qui se termine par “L’auteur a su mettre dans ses eaux-fortes l’amour et la sensibilité qu’on trouve déjà dans ses toiles, avec tout ce que la gravure permet à un artiste authentique d’apporter de délicatesse et de fini”.

Dans une préface consacrée au peintre, Marcel Aymé écrivait “La seule tradition montmartroise dont puissent se réclamer ces peintres, il faut la rechercher dans un climat particulier de camaraderie et de vacherie, très authentique, lesquelles appartiennent à l’histoire des cafés de la Butte”.

Adresses à Montmartre : Maison de Mimi-Pinson 18, rue du Mont Cenis - rue Berthe - 2, rue Cortot - rue Caulaincourt - 19, rue Gabrielle.

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