Edmond HEUZÉ (1884/1967)


 

 

Edmond HEUZE (Amédée Le TROUVÉ dit)

Peintre, pastelliste et aquarelliste. Paris (87, rue Violet, 15°) 26 septembre 1884 - 4 mars 1967.
Fils d’un tailleur normand qui souhaite le voir prendre sa succession, Heuzé a, dès sa prime enfance, l’idée de devenir peintre. La famille quitte le quartier de Grenelle pour Montmartre (11, rue Custine), vers 1895. Ses parents le mettent à l’école communale de la rue Caulaincourt, son instituteur le père Farigoule est le père de Jules Romain. A treize ans, Edmond Heuzé et André Utter vont peindre dans le Maquis. Rue Cortot, les deux gamins rencontrent Suzanne Valadon. C’est alors qu’il quitte le domicile paternel de la rue Custine ; en compagnie d’un jeune sculpteur russe Laxine, ils s’installent dans une mansarde du 8, rue Cortot. L’aventure dure deux ans jusqu’à ce que Laxine entre aux Beaux-Arts chez Cormon, puis se suicide. De retour à la maison, il apprend le métier de tailleur et entre à la Samaritaine, d’où il est renvoyé, et prend un appartement 58, rue Custine. C’est là qu’il réalise le portrait de Valadon qui sera accepté au Salon d’Automne, mais il se fâche avec le Comité et ne participera plus à aucun salon pendant trente ans. Nénesse le fait alors entrer dans le quadrille du Moulin-Rouge, avec la Goulue, ce qui lui permet de survivre et de se consacrer à la peinture; pendant deux ans il danse et participe à des tournées en Europe, sous le nom de Williams. En 1908, selon Vauxelles, il entre rue Victor Massé chez Berthe Weill, et est impressionné non par Matisse ou par Marquet, mais par l’aimable Emily Charmy. Plus tard, de passage à Saint- Pétersbourg, Heuzé devint conservateur des collections du grand duc Nicolas Nicolaïewitch, et y reste jusqu’à la guerre de 1914. De retour à Paris, il tente sans succès de s’engager dans l’armée, finit par être accepté pour quelques mois ; retourné à la vie civile, pour vivre il accepte des petits boulots, camelot, vendeur ou porteur aux Halles, sans cesser de peindre. En 1918, Heuzé rencontre Coquiot et lui sert d’intermédiaire pour ses achats d’œuvres de Picasso, de Vlaminck et de Valadon. Devient directeur artistique de la galerie Sagot, rue Laffitte, qui lui organise avec succès une exposition sur le thème des “Masques”. Ensuite, il devient vendeur chez un antiquaire, maître d’hôtel à Saint-Palais, peintre décorateur chez Panzanis et Néron. En 1920, Heuzé expose chez Bernheim avec Asselin, Bouche, Charmy et Mainssieux. En 1923, il présente ses Filles (de joie) à la galerie Chiron. Dès lors, Heuzé vit enfin de la vente de ses œuvres. Le mime Farina lui fait découvrir le monde du cirque Médrano, et ce thème devient son sujet favori, au point qu’il suit les gens du voyage dans différentes tournées de province. En 1930, la galerie Chéron présente des œuvres inspirées par ce thème. Il croque tous les clowns de l’époque, Serato, Farina, Chocolat, Fratellini, Porto. Lauréat du Prix Paul Guillaume en 1938, il connaît le succès, devient un peintre à la mode, et habite au 38, rue Ramey, en 1941. Heuzé est nommé en 1951 professeur de portraits aux Beaux-Arts, un titre non attribué depuis la mort de Bonnat. Il entre à l’Institut en 1948, rejoint l’année suivante par J.G. Domergue, les deux compères scandalisent leurs collègues par leur non-conformisme. J.P. Crespelle rapporte qu’il fut l’inspirateur de Francis Carco, qui connut la Butte trop tard. Vers la fin de sa vie Heuzé renoue avec M. Utrillo, et fréquente la villa du Vésinet, bien que ses relations avec Lucie Valore soient des plus tumultueuses. Il assiste à l’enterrement de Maurice Utrillo, ce qui pour lui marque la fin de son Montmartre, qu’il ne reconnaît plus. Aujourd’hui, plus que ses portraits brossés en séances de deux heures maximum, on recherche ses scènes de clowns, et ses vues de Paris.

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