Jean-Émile Laboureur (1877/1943)


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Jean-Emile Laboureur est né à Nantes le 16 août 1877 de parents commerçants. Son père est tourangeau, sa mère demi-bretonne (famille originaire du pays de Retz depuis le XVème siècle).
Il est décédé à Pénestin dans le Morbihan le 16 juin 1943.

Il fut peintre et graveur. Quelques'unes de ses premières gravures rappellent Vallotton, d'autres Caran d'Ache, mais il se dégagea par la suite un style très personnel.

C'est le cousin germain de Jules Grandjouan (caricaturiste important de "L'Assiette au beurre").

Il étudie de 1889 à 1893 au Collège Saint-Sauveur de Redon. Il étudie la philosophie à Nantes et y passe sont baccalauréat.

En 1895, il se décide à partir pour Paris.
Il s'incrit en droit. Très rapidement, il ne fréquente plus les amphitéâtre de la faculté mais se consacre prioritairement au monde artistique.
Il fréquente l'Académie artistique Jullian.
Il s'inspire des Nabis, de Vuillard, Bonnard, et Vallotton.
Il se lie d'amitié avec Alphonse Lots-Brissoneau, un industriel et mécène originaire de Nantes.
Il rencontre le graveur Auguste Lepère qui l'initie à la gravure.
Il participe alors à plusieurs expositions.

En 1896, il rencontre Toulouse-Lautrec ce qui influença notablement son œuvre. Cette influence est particulièremen marquée dans son eau-forte "La foire de Vaugirard". Il pousse Laboureur à employer la technique de la lithographie en lui montrant les avantages que cette technique donne à l'artiste pour créer des noirs plus profonds et des gris plus variés.

En 1897, il séjourne en Allemagne et découvre le Cabinet des Estampes de Dresde.
Il recontre le peintre Marie Laurencin et le poète Guillaume Apollinaire dans un cabaret de Munich fréquenté par les artistes et les écrivains. Très vite il devient leurs amis.

En 1898, il retourne à Nantes pour faire son service militaire.
Il abandonne le Droit pour les lettres et se décice à faire une licence d'allemand.
Il fit plusieurs voyages: en Allemagne entre 1899 et 1902.

Il revient à Nantes en 1903 et tente de refaire des études universitaires.
Il décide néanmoins de partir pour en Amérique du Nord en 1903. Il se consacre alors totelement à l'art. Il traverse les États-Unis en subsistant comme peintre, graveur, et professeur de dessins. Il a aussi donné quelques conférences.
En 1904, il se décide à ajouter "Jean" à son prenom "Émile", Il devient "Jean-Émile Laboureur".
Il y reste jusqu'en 1908 excepté pour un cour voyage en 1906 au Canada.

En 1908 il retourne en France.
Il s'installe ensuite à Londres.
En 1909, il est le lauréat d'un concour des bourses de voyage ce qui lui permet de contempler la Grèce, la Turquie, la Corse l'Italie et l'Allemagne pour finir par revenir en France.
Durant cette période il réalisa de nombreuses gravures et aquarelles.
Et de chacun de ses voyages, il enrichissait sa culture artistique.
Ainsi, il approfondissait ses connaissances de la gravure en Allemagne et en Italie. En Grèce, il s'inspira des peintures sur les vases antiques.

De retour à Paris, en 1912, il reprit contact avec Guillaume Appolinaire et Marie Laurencin, réalisant ses premières illustrations pour livres, son style s'orientant vers le cubisme.

Il commence dès 1913 à peindre à la manière cubiste en s'inspirant de Braque, Picasso, Juan Gris, et Auguste Herbin. Il développe très vite son propre style, très distinct des autres artistes.
Il créé une série de grandes planches empreintes de cubisme (comme "Le Café du Commerce").

En 1914, Laboureur est pris par la Première Guerre Mondiale. Mobilisé comme interprète de la 12ème division de l'armée britnanique, il continue toutefois à créer. Il est par la suite nommé responsable de la documentation au Musée de la guerre. Il illustre quelques ouvrages et commence à travailler la gravure sur métal, beaucoup plus pratique que les autres techniques de gravur puisqu'elle ne nécessite pas de bains acides ni l'équipement encombrant de la gravure sur bois. Il illustre quelques albums consacrées aux scènes du front et de l'arrière.
En 1917, il est à la base U.S. de Saint-Nazaire.
En 1918, il fait une exposition de burin sur cuivre à Nantes en compagnie de Marcel Gromaire.
Son style s'écarte peu à peu du cubisme, et devient plus fluide.
Il est démobilisé au Musée de la Guerre de Vincennes.
L'influence qu'à eu sur lui la Grande Guerre est notable dans les illustrations de l'œuvre d'André Maurois "Les Silences du Colonel Bramble" (1926/1929).

Il s'initie à la technique du Burin pour illustrer le livre de Roger Allard en 1919: "L'appartement des jeunes filles". Ce fut une des premières illustrations de l'artiste dont le renom commence à prendre forme.

Il se lie d'amitié avec l'artiste Max Jacob.

En 1919, il achète une maison au 16, quai de la Petite Chambre au Croisic.
Il se marie avec Suzanne Sallières.
De 1920 à 1938, il illustre soixante-six livres ainsi que trente-neuf frontispices et de nombreux dessins et vignettes, sans renoncer aux planches individuelles de libre inspiration.
En 1921, naissance de François Laboureur.
Rencontres avec Édouard Goerg.
En 1923, Il fonde le groupe des Peintres-Graveurs indépendants.
En 1924, il se sépare de sa maison du Croisic.
En 1925, il retourna à Paris.
En 1927, naissance de Sylvain Laboureur.
En 1929, il préside le Premier Comité de l'Art Français Indépendant.
La crise économique le force à déménager à Pénestin (Morhiban) dans une maison conçue par son beau-frère architecte, Étienne Coutan.
En 1937, il est membre de plusieurs sections de l'Exposition Internationale.
En 1937, toujours, il décore le bureau de Léon Jouhaux à la Maison du Travail et réalise une fresque pour l'Ecole de navigation de Paimpol.
En 1938, il participe à la création du Comité national de la Gravure française.
La même année, une attaque de paralysie lui fit cesser toute activité.
Laboureur décéde le 16 juin 1943 dans sa maison de Pénestin.

Son fils, Sylvain Laboureur a réalisé le catalogue de son œuvre gravée, elle compte 1728 gravures dont 74 série de gravures réalisées pour des livres illustrés. Il a deplus réalisé une quantité non négligeable d'huiles sur toile.

Laboureur est présent dans de nombreuses collections privées, principalement américaines, mais aussi anglaises et françaises.

Il a illustré des ouvrages de Roger Allard, de Colette, de Jean Giraudoux, d'André Maurois, d'André Gide, de Valéry Larbaud, de Paul-Jean Toulet, d'Anna de Noailles, etc…

Julien Roussard.

Musées:
Musée des Beaux-Arts de Nantes
Musée d'Art Moderne de Paris
Museum of Fine Arts, Boston
Art Institute of Chicago
MMA, Metropolitan Museum of Art, New York
Philadelphia Museum of Art
National Gallery of Art, Washington
Fine Arts Museums of San Francisco
LACMA, Los Angeles County Museum

Source d'inspiration :
o Jean-Emile Laboureur, illustrateur, coédition Ville de Nantes (Bibliothèque municipale) et Editions MeMo, 1996.
o Jean-Emile Laboureur : Tome II. Gravures Sur Metal, Gravures Sur Bois, Lithographies. Auteur: Laboureur, Sylvain. 24 reproductions en couleurs, 655 en noir et blanc. 664 pages.
o Jean-Emile Laboureur : Tome I. Gravures Et Lithographies Individuelles. Auteur: Laboureur, Sylvain. 12 reproductions en couleur, 716 en Noir et Blanc. 828 pages
o "L'oeuvre gravée de J.E. Laboureur " par Louis Godefroy


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