Charles LAPICQUE (1898-1988)
Ingénieur de formation, il fut responsable d’un secteur dans la distribution d’énergie électrique, puis, soutint une thèse en physique-optique sur « l’optique de l’œil et la vision des contours », écrivit de nombreux articles sur l’optique dans des revues scientifiques et travailla à la faculté des sciences de Paris. Musicien de passion, il a pratiqué le piano, le violon, la clarinette, le basson, le trombone et le cor, grand sportif, il était amateur de tennis et de voile… Il effectua également quelques voyages à partir des années 50, en Algérie, en Italie à Venise et Rome, en Grèce, en Espagne, en Hollande… Bref, Charles Lapicque était un homme complet, un peintre qui s’intéressait à tout et pour qui, toutes ces recherches et expériences extérieures ont eu une résonnance dans sa peinture et firent évoluer cet art.
Sa peinture est éclatante de couleurs, vibrante de gaieté, il frisa parfois l’abstraction y faisant quelques incursions mais resta finalement fidèle à la figuration. Il mit en pratique ses recherches scientifiques notamment celle selon laquelle mettre les bleus dans le lointain et les rouges, orangés et jaunes au premier plan était un contre-sens, mais aussi, de ses recherches sur les aberrations rétiniennes découlèrent des représentations de ciels étoilés absolument exceptionnelles. Il fut le premier à introduire des gros plans dans ses œuvres comme si une partie du tableau était observée à la longue vue et il systématisa des procédés comme celui des ossatures blanches ou des entrelacs et des transparences.
Artiste reconnu de son temps, il participa en 1941 à l’exposition « vingt jeunes peintres de tradition française » en pleine deuxième guerre mondiale et alors que les nazis détruisaient « l’art dégénéré » qui ne correspondait pas à leurs valeurs. Il est d’ailleurs aussi inscrit au Panthéon, avec sa femme, parmi les justes.
Humaniste et peintre talentueux, il est un inventeur et un précurseur avec sa palette chromatique totalement nouvelle et ses perspectives multiples alors même que ses sujets sont classiques, parfois même académiques.
