Bernard Lorjou (1908 / 1986)


Le petit chien Selma Feutre sur papier - prix sur demande par e-mail: roussard@noos.fr


Affiche Signée et dédicacée - prix sur demande par e-mail: roussard@noos.fr


SOLD/VENDU


LORJOU Bernard (Joseph Pierre)
Peintre. Blois septembre 1908 - Saint-Denis-sur-Loire 26 janvier 1986.
Le moins que l’on puisse écrire de Bernard Lorjou c’est qu’il aura marqué de sa personnalité ceux qui l’ont connu et laissé un souvenir cuisant à ceux qu’il considérait comme ses ennemis : les critiques d’art, certains marchands, quelques journalistes et la grande bourgeoisie de Blois. Son père tenait une épicerie dans le quartier populaire de la ville. Lorjou en avait conservé un souvenir indélébile, au point que, plus tard, il louait régulièrement les meilleurs emplacements publicitaires de Blois, et y apposait des affiches avec une tête de mort ; c’était le signal que Bernard Lorjou, dans les jours qui suivaient, allait distribuer des tracts mettant en cause une personnalité blaisoise. Toute sa vie, il allait provoquer des scandales sur des sujets qui lui tenaient à cœur. C’est ainsi qu’il pourfendait les tenants de la peinture abstraite pour lesquels il n’avait pas de mots assez durs. Aucun grand sujet ne l’a laissé indifférent au point que le qualificatif de peintre témoin de son temps ne peut avoir eu de meilleur représentant. Plus qu’un anarchiste, c’était un dynamitero de la société.
Aux Indépendants en 1936 il exposait “la Conquête de l’Abyssinie par les Italiens”. En 1939 il débuta au Salon d’Automne, en 1951, il présentait “la Conférence”. Entre-temps en 1948, lauréat du Prix de la Critique avec Bernard Buffet ; il créa le groupe “l’Homme témoin” avec Buffet, Minaux et Yvonne Mottet avec laquelle il vivra. Il exposa à la galerie Wildenstein “le Bal des Fols” (1959), à Lausanne galerie A. Gattlen (1964), au Musée de Besançon “Centaures et motocyclettes” (1965). Le “Christ en croix” orne la Chapelle de la maison de retraite des prêtres du diocèse de Blois. En 1969 “l’Atelier de Marbella” au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Une certaine facette de la société américaine révélée par l’assassinat de Sharon Tate, lui inspira un ensemble d’œuvres qui furent exposées, en 1970, au Musée Galliera.
En 1971, il présenta au Japon des grands personnages en bronze et le “Cavalier d’argent” ; et l’année suivante il exposa des tableaux à la galerie Govaerts de Bruxelles, et des gouaches à la galerie Hilton. “Sabra Chatila” en 1982, et en 1983-84 “l’Opéra de cendres” dessins, peintures, études et sculptures.
La Ville de Blois, en mars et avril 1984, organisa une rétrospective très importante “Lorjou dans les collections privées françaises” au château de Blois.
Sa dernière croisade en 1985 et 1986 était dirigée contre les marchands du temple qui défiguraient son Montmartre ; le point de départ de cette affaire était lié à la vente supposée de “La Bohème”, le grand établissement de la place du Tertre, à une société américaine de fast-food. Un matin, le vieux village découvrit un ensemble de calicots peints par le maître disposés sur le toits des immeubles que possède une vieille famille locale sur le thème “on assassine Montmartre”. C’est sans doute grâce à lui que ces sociétés n’ont pas depuis osé s’implanter sur le haut de la colline.
Nous tenons une partie de ces informations de Gérard Bretonnière, qui fut le conseiller en patrimoine de Lorjou, il accompagna d’ailleurs le peintre dans ses voyages au Japon, afin d’y régler quelques problèmes.
Bernard Lorjou a toujours considéré sa peinture comme une arme, et si parfois il peignait des fleurs ou des natures mortes ce n’était jamais qu’une trêve entre deux engagements militants. La bêtise était sa principale ennemie et en ce temps-là il avait fort à faire. Que dirait-il aujourd’hui du consensus mou et du politiquement correct ? Voilà une bataille qu’il n’aura pas livrée. Son humour féroce et décapant laissait son adversaire muet et presque sans réaction.
En 1996, deux expositions commémorèrent sa disparition : en octobre au château de Saint-Denis-sur-Loire et en novembre à la Maison du Loir-et-Cher. Du 13 mai au 19 juin 1998, l’Association Bernard Lorjou, avec le concours du critique d’art Francis Parent, organisa une exposition “Lorjou, peintre témoin” dans les locaux de la C.F.D.T. espace Belleville au 4, boulevard de la Villette ; Nicole Notat secrétaire générale du syndicat était l’hôtesse du vernissage ; les grandes œuvres du peintre étaient présentes dont le fameux “Assassinat de Sharon Tate”. L’Association des Amis de Bernard Lorjou a monté une exposition sur le thème “Cirque, Corrida et Musiciens” en septembre 1998 au château de Carrouges. Christian de Longvialle, président de la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature organisa en l’hôtel de Guénégaud à Paris, une exposition sur le thème “Faune sauvage”, de septembre à novembre 1998.
Ateliers au 7, rue du square Carpeaux et à partir de 1934 au 19, rue du Mont Cenis au 7e étage du grand immeuble qui fait l’angle avec la rue Cortot, et qui fut construit par Chevillard et Jean Boucher, en 1930. Cette adresse est celle de la très active Association des Amis de Bernard Lorjou, dont Charles Alain Bouhanna est le président et Junko Shibanuma la secrétaire générale.

Œuvre graphique. Elle consiste en quelque centaines de lithographies, eaux-fortes, gravures sur bois, burins et affiches. Ses lithographies, imprimées chez Mourlot, rue de Chabrol, servaient de support aux polémiques qu’il engageait ; il aimait aller déjeuner avec ses amis au “Chateaubriand”, restaurant italien situé en face de l’atelier et décoré d’estampes. Citons quelques titres “Faits divers de l’âge atomique”, “Manifeste-dépliant”, “La peinture abstraite fait se pâmer les poules...” en 1951. Lorjou illustra de bois gravés le “Bestiaire” d’Apollinaire.

© Édition André Roussard | Biographie extraite du Dictionnaire des Peintres à Montmartre.


© Éditions André Roussard - Galerie ROUSSARD
13, Rue du Mont Cenis 75018 Paris • Tél. 01 46 06 30 46 • Fax. 01 42 52 38 00 • Ouvert TLJ de 11h00 à 19h00
http://www.roussard.com | e-mail: roussard@noos.fr