Sophie RAMBERT
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Autopsie de la chair. Sophie Rambert détaille la chair humaine dans ses moindres plis, creux, bosses. Sans complaisance ni voyeurisme, elle représente des corps dans toutes les aspérités de leur enveloppe comme si chaque partie de celle-ci avait été observée au microscope. Ce ne sont pas des corps torturés ou faméliques qu’elle représente, point d’écorchures ni d’os saillants, et pourtant, ces corps bien en chair sont tendus à l’extrême jusqu’à la souffrance ou dans l’expression d’une souffrance ressentie. Parfois même, lorsqu’on aperçoit une partie de visage dans ces corps sans identité, une bouche, on ne sait pas si elle est grande ouverte dents serrées, dans un rictus de douleur ou de rire compulsif. Ses corps sont seuls, hors du temps, hors de l’espace, livrés à eux-mêmes dans le vide, le rien. Métaphore de ce que nous sommes ? Sophie Rambert a fait le choix d’intituler la série que composent ces dessins « Chute », ensuite, individuellement, ils ne sont que des numéros. Les corps sont saisis dans cette chute, encore pleins de vie, veines gonflées, tempes battantes, carotides palpitantes. Ils se débattent, se protègent, s’agitent, s’abandonnent… |
Sophie Rambert ne peint que des êtres ou plutôt des corps nus, comme une obsession. Elle est en constante recherche sur la chair, cette matière étrange qui nous recouvre. Ses dessins exercent de la fascination sur le spectateur, les corps représentés attirent, intriguent, interrogent. Ils dérangent, renvoyant une image trop violente d’un corps en souffrance, alors-même qu’il n’a subit aucun sévice physique. Sophie Rambert, avec ses corps, touche à notre intime et c’est peut-être cela qui fascine et choque à la fois. Comme l’a dit l’écrivain Pierre Vinclair, elle étudie le corps « dans sa nudité absolue de corps : quelque chose qui bouge, qui saigne, qui jouit. » Sophie Rambert a reçu le troisième prix de dessin de Art Nîm en 2010, le troisième prix de dessin du festival international de peinture de la Ferté Bernard en 2011, et s’est vu acquérir l’une de ses oeuvres par le Musée de Tessé, au Mans en 2012. La série « Chute », dont la galerie Roussard a l’honneur de vous présenter trois des dessins, est la plus récente de l’artiste. |