Delaw et Depaquit à la Galerie Roussard, Montmartre

Henri Georges Deleau (Delaw)

Peintre, dessinateur, décorateur et illustrateur.

Sedan 4 Septembre 1871 - Montmartre 8 décembre 1938.

Petit-fils d’un meunier dont la Semois faisait tourner la roue du moulin, il passa sa jeunesse dans les Ardennes.

Celui qui signa souvent “l’Ymagier de la Reine“ (la Reine de la Fantaisie), habitait avec Depaquit sur la Butte, à l’hôtel du Poirier place Ravignan, face au Bateau-Lavoir.

Comme il se devait, il fréquentait le restaurant Bouscarat, place du Tertre ; à cet emplacement, lors de son arrivée sur la Butte, se trouvait une épicerie.

Avant la guerre de 14-18, il s’installa dans une petite maison de la rue du Mont Cenis, qui avait un air provincial avec son sol pavé de carreaux rouges, la grosse horloge de l’entrée, et les rideaux de mousseline des fenêtres aux rebords garnis de pots de jacinthes alignés.

Initiateur du livre de bord, on dirait aujourd’hui le livre d’or, du Lapin Agile.

Après la guerre il eut un bel atelier, une grande verrière sous les toits au 20, rue Durantin.

Là, il réalisa le portrait de Francis James qui lui a dédicacé son portrait “Au grand Delaw”.

Delaw décora la maison, située place Ravignan, de l’écrivain Arsène Alexandre, et un salon de la maison basque d’Edmond Rostand.

Artiste délicat il s’inspira à la fois de la nature et du folklore.

Illustrateur de nombreux livres et contes (Andersen, Perrault), ainsi que de ses cahiers personnels réunis sous le titre “Sur les chemins de la France”, dans lesquels il traduisit sa passion des paysages et légendes de son pays.

En 1911, M. Rouché, fondateur du Théâtre des Arts, lui confia les décors et la mise en scène d’une pièce de Maurice Magre “le Marchand de passions”; il fut aussi apprécié de Louis Jouvet et de Charles Dullin.

Collaborateur du “Rire“ puis du “Journal“, et de nombreuses autres publications.

Delaw mourut dans la solitude chez une vieille dame de la rue des Abbesses.

Il fut inhumé à Varenne-Jarcy, petit village d'Ile-de-France.