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DANSEUSES KHMERS, CAMBODGE

Ces photographies ont été prises en 1966 à Phnom Penh à l’intérieur du Palais Royal.

Grâce à une permission spéciale de Sa Majesté la reine Sisowat Kossamak (mère du prince Rodom Sihanouk) j’ai pu assister et photographier les répétitions du ballet à la salle Chamsaya à l’intérieur du palais. A l’époque, il y avait deux « grands ballets » dont le célèbre premier ballet qui faisait des tournées internationales- la danseuse étoile était Son Altesse la princesse Bopha Devi.

Pour être admise à l’école de danse, les petites filles qui, souvent venaient des villages, étaient choisies par la première maîtresse de danse et par Sa Majesté la Reine.
Toutes les danseuses vivaient au Palais- très strict.
Répétitions quotidiennes, école etc… Chaque année elles passaient un examen de danse qui leur permettait de passer au « grade supérieur ».

Les ballets représentaient en particulier la légende du Ramanaya- les rôles principaux « princes et princesses » étaient toujours tenus par des filles. Les garçons tenaient les rôles des méchants : Roi des singes et ses guerriers, sujets bondissants…

Il y avait environ 300 danseuses, musiciens et chanteurs. Lors de la sanglante période des Khmers rouges (de 1975 à 1979), environ 90% des danseuses du ballet royal ont été exterminées, ainsi que les musiciens et chanteurs. Les magnifiques costumes ont été brûlés, les bijoux (tiares, colliers, bracelets d’or et de pierres précieuses- rubis, saphirs, émeraudes, diamants…) ont été volés, tous les documents et photographies pillés. Il ne restait plus rien, excepté une quinzaine de jeunes danseuses qui ont eu le sort peu enviable d’esclaves du sexe pour les soldats Khmers rouges.

Grâce à la princesse Bopha Devi, le ballet royal Khmer renaît de ses cendres. Dès l’ouverture du camp de réfugiés cambodgiens du site B (FUNCIPEC-camp sihanoukiste) la princesse Bopha Devi a donné des cours aux petites filles.

J’ai pour projet la construction d’une école de danse classique khmère afin de former des jeunes filles pauvres tout en leur donnant l’éducation et les valeurs morales propres aux danseuses khmères. Le but de cette formation est de leur procurer un métier digne qui les tienne écartées des graves dangers qui les guettent (prostitution, trafic d’êtres humains, esclavage dans le travail), mais également de permettre au Cambodge de recréer des liens avec son passé et son extraordinaire civilisation car la danse khmère est essentielle dans la culture cambodgienne.

Mem Kossony-1ère danseuse, 2ème ballet. A survécu aux massacres et a été contrainte à l’esclavage du sexe. Elle est aujourd’hui professeure de danse pour la troupe du ballet de Bopha Devi. Les autres enfants visibles sur les photographies ont été tués.

Edith-France Lesprit

 

Palais Royal, Cambodge
« Mem Kossony dans sa tenue »
Promenade de Mem Kossony
devant le palais, en tenue.
Date : 1966
( Réf. 46 )
Palais Royal, Cambodge
« répétition avec Mem Kossony »
Date : 1966
( Réf. 45 )
Palais Royal, Cambodge
« répétition des petits rats »
Répétitions à la salle Chamsaya
du Palais Royal.
Date :1966
( Réf. 44 )

 

 


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